lundi 9 décembre 2013

Histoire d’un gros-bec villeneuvois

On dit parfois à propos d'une personne qui fait preuve de peu de réflexion qu’elle a une «cervelle d’oiseau». Après avoir observé un gros-bec casse-noyaux dans mon jardin refuge LPO, je ne dirai plus jamais cela !


gros-bec
Le gros-bec casse-noyaux est le plus gros passereau de la famille des fringillidés avec une taille de 16-17 cm. C'est un oiseau trapu, coloré, avec une queue courte. Il est sédentaire dans la plupart des régions d'Europe et il n'est pas rare d'en apercevoir l'hiver dans nos jardins même si leur nombre semble en diminution. Son bec lui permet de casser les noyaux de fruits comme les cerises ou les olives. Il fréquente aussi les mangeoires…

Voilà l'histoire :
Un gros bec perché sur un bambou observait des mésanges venues se nourrir à une mangeoire. Ces petits oiseaux s'agrippaient avec leurs pattes au montant en bois de la mangeoire pour prendre une graine de tournesol, puis allaient se percher un peu plus loin sur un arbuste pour casser la graine.
Au bout d'un moment, l’oiseau s'est décidé à faire un essai : raté ! Il avait repéré l’endroit où les autres accrochaient leurs pattes, mais comme il était plus grand, sa tête s'est retrouvée au-dessus de la fente de distribution.
Il est retourné sur le bambou et a continué à observer les mésanges qui allaient prendre leur graine à la mangeoire. Au bout d’un certain temps, il a fait un deuxième essai : il s’est approché de la mangeoire, le bec face à la fente mais n'ayant plus d’appui pour ses pattes, celles-ci se sont retrouvées trop bas pour qu'il puisse s'accrocher. Il est retourné à son poste d’observation pour reconsidérer la situation.
Le troisième essai a été le bon !  Il s'est accroché à un angle de la mangeoire en positionnant son corps en biais ; utilisant ainsi toute la longueur de la fente de la mangeoire pour compenser sa grande taille, il a pu prendre une graine de tournesol.

verdier à la mangeoire

Le dispositif actuel : le bord de la fente de distribution a été renforcé pour empêcher la détérioration par les pics épeiches et la « balançoire » rajoutée pour faciliter l'accès aux oiseaux moins agiles que les mésanges.


Les scientifiques ont montré que les oiseaux étaient capables de raisonnement. C'est ce qu'a montré notamment le documentaire Cervelle d'oiseaux diffusé sur France 5. Le corbeau et l'ara sont parmi les plus performants mais il semble bien que le gros-bec ait lui aussi de la jugeote...

Josiane B.